Conseillère agricole tuée en Aveyron « Un agriculteur mis en examen pour assassinat »
Montpellier, 19 fév 2016 (AFP) - Un agriculteur, souffrant de « délire paranoïaque », a été mis en examen vendredi à Montpellier pour l'« assassinat », le 17 février sur son exploitation de Mayran (Aveyron), d'une jeune conseillère agricole.
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Prévenus par le frère du suspect et un voisin, les pompiers et les gendarmes avaient noté « immédiatement » mercredi que l'agriculteur soupçonné, Xavier Espinasse, 46 ans, tenait « des propos incohérents », faisant état de « motifs irrationnels » pour expliquer son geste, a souligné le procureur de la République de Montpellier Christophe Barret lors d'une conférence de presse. En garde à vue, il avait expliqué « avec calme » que « depuis plusieurs jours, des choses n'allaient pas chez les hommes et les animaux de la ferme. Il fallait qu'il la tue pour que cela cesse ». Dans la soirée, il a été placé sous mandat de dépôt en vue de son incarcération par le juge des libertés et de la détention (JLD), a ensuite précisé à l'AFP M. Barret.
L'exploitant a été mis en examen pour « assassinat », soit un « homicide volontaire avec préméditation », a indiqué M. Barret. Xavier Espinasse, l'un des deux frères gérant l'exploitation familiale dans laquelle la jeune femme a été tuée mercredi à Mayran (20 km à l'ouest de Rodez), souffre de « délire interprétatif paranoïaque », selon deux psychiatres qui l'ont examiné en garde à vue, a expliqué le procureur. Selon ces deux experts, le suspect, interpellé et placé en garde à vue mercredi, « doit relever de soins psychiatriques mais son état de santé est jugé compatible avec un défèrement », avait-t-il précisé avant que le suspect ne soit mis en examen.
Aucun antécédent psychiatrique
Le parquet de Montpellier est chargé du dossier, en l'absence de pôle d'instruction criminelle à Rodez. Le juge d'instruction saisi doit s'appuyer sur un collège de deux experts en psychiatrie pour déterminer si le discernement du suspect était aboli ou altéré au moment des faits et établir son degré de responsabilité pénale. Mais selon le procureur, l'exploitant agricole qui n'avait aucun antécédent psychiatrique, « a mûri son projet, a pris les clefs laissées sur le contact de la voiture par la jeune femme pour l'empêcher de partir ». Il l'a ensuite « ceinturée, étranglée et noyée ».
L'autopsie de la victime, Elodie Bonnefille, 26 ans, a révélé que sa mort avait été causée par « une combinaison de strangulation et de noyade », a précisé M. Barret. Des éléments de préméditation ont été retenus contre M. Espinasse, notamment la confiscation des clefs de voiture de la jeune employée de la chambre d'agriculture, qui ont été retrouvées sur lui. « L'intention homicide n'est pas niée », a dit le procureur. La famille dont est issu le suspect possédait une exploitation « qui fonctionnait bien », a assuré le procureur. Elle n'avait pas « une vie marginale ou recluse », a-t-il dit. « Ce sont des gens qui étaient au coeur de la vie » de ce village de 600 habitants, sous le choc après le drame.
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